l'Aube pâle de l'Europe : Index des noms cités

AMERICAN COMMITTEE ON UNITED EUROPE (COMITE AMERICAIN POUR L’UNION DE L’EUROPE) : créé en 1948, à New York (USA), Comité placé sous la présidence du général William J. Donovan, ancien patron de l’OSS. La vice-présidence fut confiée à Allen W. Dulles, nouveau président du Council on Foreign Relations. L'année précédente, Allen W. Dulles finança la création de l’«Union Européenne des Fédéralistes » animée par Denis de Rougemont, Alexandre Marc et dirigée par Henri Frenay. Le « Comité Américain pour l’Union de l’Europe » disposa de fonds importants, mis à sa disposition par les Fondations Rockefeller et Ford. Des documents américains déclassifiés, au début des années 2000, apportèrent la preuve que l’argent distribué provenait de fonds secrets. En mars 1950, le « Mouvement Européen » - créé deux ans plus tôt par le polonais Joseph Retinger - ayant à sa tête le britannique Duncan Sandys, gendre de Winston Churchill, connut une grave crise. Henri Frenay, président de l’«Union Européenne des Fédéralistes », s’estimant mis à l’écart des instances dirigeantes, démissionna. L’American Committee on United Europe suspendit son importante aide financière et contraignit Duncan Sandys à la démission. Paul-Henri Spaak le remplaça. Le siège du « Mouvement Européen » fut transféré de Londres à Bruxelles. Le baron belge René Boël, président de la « Ligue Européenne de Coopération Economique », ami et partenaire financier de « Monnet and Murnane », devint trésorier du Mouvement.

ALBRECHT née WILD Berthe (Bertie) (pseudo pendant la Résistance Victoria ) née le 15 février 1893 à Marseille, décédée le 31 mai 1943 à la prison de Fresnes (suicide ? Pour ne pas parler sous la torture ?). Elle est une des six femmes Compagnons de la Libération (Laure Diebold, Marie Hackin, Marcelle Henry, Simone Michel-Levy, Emilienne Moreau-Evrard) Elle fut inhumée, le 11 novembre 1945, dans le Mémorial de la France Combattante, au Mont Valérien. Elle sera titulaire de nombreuses décorations, à titre posthume.

BARBEY Bernard : né le 2 juillet 1900 à Montcherand - haut lieu clunisien - dans le canton de Vaud et décédé, accidentellement, le 27 janvier 1970 à Paris. Fait ses études à Genève et Lausanne, avant de rejoindre la France et se lancer dans une carrière littéraire. A Paris, il fréquente de nombreux écrivains et collabore à la Revue Hebdomadaire de Félix Jeantet. Son premier roman Le Coeur Gros, lui vaut l'admiration amoureuse de François Mauriac. Il publiera dans l'entre-deux-guerres La Maladère (1926), Toute à tous (1930), un recueil de nouvelles : La Maison d'illusion (1933), Ambassadeur de France (1934), Le Crépuscule du matin (1938). En 1939, Henri Guisan, général de l'armée suisse, nomme le major Bernard Barbey, chef de son Etat-major particulier. Il est promu au grade de lieutenant-colonel, le 31 décembre 1943. Pendant toute la durée de la guerre, il assurera un lien discret et efficace avec les représentants des divers mouvements de la résistance intérieure française. Après la fin des hostilités, il rédigea un livre de mémoires intitulé : P.C. du Général (1947). Cet ouvage qui dévoilait des aspects de la politique suisse pendant le second conflit mondial, peu connus du grand public, aura un grand retentissement dans la Confédération Helvétique. Revenu à la vie civile, Bernard Barbey devint attaché culturel auprès de la Légation suisse à Paris et représentant de la Suisse à l'UNESCO. Son dernier roman, Chevaux abandonnés sur le champ de bataille, obtint le Grand Prix de l'Académie française, en 1951. Il mourut, à Paris, des suites d’un accident, après avoir été fauché par une automobile, sur un trottoir.

BARBIE Klaus (ou Klaus Altmann) : né le 25 octobre 1913 et décédé le 25 septembre 1991. Après l’arrestation de Jean Moulin et des participants de la réunion de Caluire, Barbie organisa, le 6 avril 1944, l’arrestation et la déportation, à Auschwitz, des 7 adultes et 44 enfants juifs de la colonie d’Izieu (Ain). Il participa à la répression sauvage des maquis de Haute Savoie et de l’Ain, et fut promu SS HauptsturmFührer (capitaine SS), le 9 novembre 1944. Klaus Barbie, après la fin de la guerre, bénéficia de l’aide d’un réseau d’anciens SS (Odessa) qui lui permit de fuir et de vivre sous une fausse identité. En 1947, les services de renseignement américains (Counter Intelligence Corps) le recrutèrent et lui confièrent des missions relatives aux activités des Partis communistes français et allemands. Barbie devint l’agent X 3054 du CIC de Münich. En 1948, les autorités Françaises réclamèrent son extradition. Les services Américains s’opposèrent fermement à celle-ci. Une audition de Barbie, en qualité de témoin, dans le cadre de l’instruction judiciaire dirigée contre René Hardy et son rôle dans les arrestations de Caluire, fut organisée, le 14 mai 1948, à Francfort. Un rapport de cinq pages fut transmis à Paris. Le témoignage de Barbie, effectué en présence de trois représentants américains du CIC, accabla Hardy. Compte tenu de la gravité des accusations, une nouvelle audition fut organisée le 18 mai. A cette occasion, Barbie donna de nombreux détails sur les relations que son adjoint Harry Stingritt et lui-même avaient entretenu avec René Hardy et sa maîtresse, Lydie Bastien. Le 2 août 1948, Harry Stingritt fut entendu à son tour. Il confirma toutes les accusations de son ancien Chef. Convoqué comme témoin lors du procès Hardy, il maintint ses déclarations devant le juge d’instruction, le 7 décembre 1948. Klaus Barbie fut identifé en Bolivie - où il vivait depuis de nombreuses années sous un faux nom - et extradé, à la demande des autorités fançaises, en février 1983. Son procès pour « crimes contre l’humanité » commença le 11 mai et se termina le 4 juillet 1987. De très nombreux témoins firent, devant le tribunal, la relation des tortures et atrocités dont ils furent victimes. Défendu par Maître Jacques Vergès et deux autres avocats, Klaus Barbie fut condamné à la prison à perpétuité.

BAYARD : Jean Garcin (pseudos pendant la Résistance : Bayard, Rigaud). Né en 1917, décédé le 3 septembre 2006. Responsable des « groupes francs » pour l’ensemble de la région R2, le colonel Bayard devint chef du 3e bureau Opérations et Actions puis, Inspecteur Régional des FFI de la Région R2. Après la Libération, il participa, en qualité d’adjoint au Commissaire de la République Raymond Aubrac, à la réorganisation de la force publique, à Marseille et Toulouse. Son père, Robert Garcin, ancien maire de Fontaine de Vaucluse, fut arrêté par la Gestapo et déporté à Buchenwald – matricule 39554 - où il mourut, le 24 mars 1944. Jean Garcin, ami de jeunesse du poète Résistant René Char, accomplit de nombreux mandats électifs et assuma la présidence du Conseil Général de Vaucluse, sans interruption, de 1970 à 1992. Officier de la Légion d’Honneur, il était titulaire de nombreuses décorations.

BIQUET OU BEQUET - BECKETT Samuel : né le 13 avril 1906 à Dublin et décédé le 22 décembre 1989 à Paris. Publia en 1952, aux Editions de Minuit, « En attendant Godot ». La première représentation eut lieu le 4 janvier 1953, dans une mise en scène de Roger Blin. Beckett se souvient, dans l’Acte 1 : « Pourtant nous avons été ensemble dans le Vaucluse, j'en mettrais ma main au feu. Nous avons fait les vendanges, tiens, chez un nommé Bonnelly, à Roussillon. » En 1969, il est distingué par le Jury du Prix Nobel qui lui décerne son prix de Littérature, pour l’ensemble de sonoeuvre. Beckett s’est toujours montré très discret sur sa participation à la Résistance provençale. André Benedetto, poète, directeur et metteur en scène de la troupe avignonnaise : «Le Théâtre des Carmes » invita la famille Bonnelly à assister à une de ses représentations de « En attendant Godot ». Depuis 1997, la Maison Samuel Beckett, à Roussillon, entretient le souvenir de la présence de l‘écrivain et dramaturge, dans le Luberon.

BILDERBERG Group : Fondé en 1954 par des personnalités Européennes et Américaines du monde des affaires et de la vie politique, ce groupe influent, libéral et profondément anticommuniste, fut créé pour favoriser un rapprochement entre les USA et les pays Européens. Il s’est réuni, pour la première fois, à l’hôtel Bilderberg à Oosterberck (Pays Bas) à l’invitation du Prince Consort Bernhard Leopold zur Lippe Biesterfeld, époux de la reine Juliana van Oranje-Nassau. Parmi les personnalités fondatrices, on peut citer David Rockefeller, Paul van Zeeland (ancien Premier ministre belge), Joseph Luns (ministre des Affaires Etrangères des Pays Bas), Denis Healey (chef du Parti Travailliste Britannique), Paul Rijkens (Président de la société multinationale Unilever). Depuis sacréation, le groupe se réunit, annuellement. Joseph Retinger fut chargé d’assumer son sécrétariat. Les travaux du Bilderberg Group sont confidentiels et ne font l’objet d’aucun compte rendu public. Bilderberg Group est considéré, aujourd’hui, comme un des groupes les plus influents en matière économique, politique et financière.

BENOUVILLE Pierre dit GUILAIN de BENOUVILLE (pseudonymes Barrès, Duroc, LaHire pendant la Résistance) né le 8 août 1914 et décédé le 4 décembre 2001. Compagnon de la Libération, il fut promu Général de Brigade, à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il accomplira de nombreux mandats électifs sous les 4ème et 5ème Républiques. Catholique fervent, il fut l’artisan de la conversion de Marcel Bloch-Dassault à la foi catholique. Il assuma des fonctions de direction dans le groupe de presse de celui-ci. Il devint, quelques années plus tard, un proche et défenseur des thèses traditionnalistes de Monseigneur Lefebvre. Il s’opposa au Général de Gaulle, à sa politique de promotion de l’autodétermination du peuple Algérien et revendiqua sa fidélité à l’ « Algérie fançaise ». Il apporta un soutien résolu à François Mitterrand lorsque le passé vichyste de celui-ci fut divulgué par la presse française et internationale. Pierre Bénouville est enterré dans un caveau, aux côtés de ses amis de la 17ème section des Camelots du Roi : Michel de Camaret, député européen du Front National et Jehan de Castellane, ami de Raymond Richard. Celui-ci, agent de l'Abwher E7122 et membre du SD de la Gestapo de l'avenue Foch, était le patron de l' « Equipe » du Docteur Ménétrel qui comptait parmi ses membres Lydie Bastien, la maîtresse de René Hardy et de Harry Stingritt, adjoint de Klaus Barbie, à Lyon. Pierre Bénouville était titulaire de nombreuses décorations.

BETTENCOURT André : né le 21 avril 1919 et décédé le 19 novembre 2007. Epousa Liliane Schueller, fille unique d’Eugène Schueller, fondateur du groupe L’Oréal. Grâce aux témoignages à décharge de François Mitterrand et André Bettencourt, Eugène Schueller, financier de l’organisation secrète extrêmiste surnommée « La Cagoule », put échapper aux rigueurs de l’épuration. André Bettencourt exerça de nombreux mandats électifs sous les IVème et Vème Républiques. Il fut Secrétaire d’Etat et Ministre, à 9 reprises. Il était titulaire de nombreuses décorations.

BOUSQUET René né le 11 mai 1909 à Montauban, fut assassiné le 8 juin 1993, à Paris. Haut fonctionnaire de la IIIème république, (Préfet puis Préfet de Région), il deviendra Secrétaire Général de la Police, en avril 1942 jusqu'à décembre 1943, et organisera la grande rafle des familles juives (rafle du Vel' d'Hiv), à Paris, en juillet 1942, après concertation avec le général SS Karl Oberg. A la fin de la guerre, René Bousquet sera jugé :

« […]Considérant que pour si regrettable que soit le comportement de Bousquet en divers moments de son activité comme Secrétaire Général à la Police et notamment lorsqu'il a accepté d'aider à l'action de la mission Desloges, il n'apparaît qu'il ait sciemment accompli des actes de nature à nuire à la défense nationale dans le sens de l'article 83 du Code pénal et qu'il échet en conséquence de prononcer son acquittement, Considérant d'autre part qu'en acceptant de remplir dans le ministère constitué par Laval au mois d'avril 1942 le poste de Secrétaire Général à la Police qui est un de ceux qui le rende justiciable de la Haute Cour, il s'est rendu coupable du crime d'indignité nationale, Mais considérant qu'il résulte de l'information et des débats la preuve qu'en de nombreuses circonstances Bousquet a, par ses actes, participé de façon active et soutenue à la résistance contre l'occupant, Par ces motifs, Acquitte Bousquet René du chef d'atteinte aux intérêts de la défense nationale, le déclare convaincu de crime d'indignité nationale, le condamne à la peine de cinq ans de dégradation nationale de ce chef, le relève de la dite peine en application de l'article 3 par. 4 de l'ordonnance du 26 décembre 1944. »

René Bousquet connaîtra une brillante carrière dans le monde de la finance. Ami de François Mitterrand, il soutiendra, activement, sa candidature, en 1965, 1974 et 1981, lors des élections présidentielles. Inculpé de crimes contre l'humanité, René Bousquet sera assassiné à son domicile, pendant l'instruction.

BOUYJOU dit CORDIER Daniel : (pseudonymes pendant la Résistance Cordier, Bip-W, Alain). Né le 18 août 1920. Secrétaire de Jean Moulin, à Lyon, pendant 11 mois. Après la fin de la seconde guerre mondiale, il devint un important marchand d’art. Il contribua à faire connaître de très grands noms de la peinture contemporaine dont celui de Jean Dubuffet. Au début des années 1960, il encouragea la création d’un club de réflexion de gauche non-marxiste : le Club Jean Moulin. Dans les années 1970, Henri Frenay porta publiquement de violentes accusations contre Jean Moulin qu’il dénonça comme agent communiste, aux ordres de l’URSS. Daniel Cordier s’engagea alors dans la recherche et la rédaction de travaux historiques sur la Résistance française, l’action et la personnalité de Jean Moulin, afin de rétablir la vérité. Ces écrits font aujourd’hui autorité, au sein de la communauté des historiens spécialistes de la période de la Seconde Guerre mondiale.

DULLES Allen Welsh : (pseudonyme Burns) né le 7 avril 1893 à Watertown, Etat de New York (USA) et décédé le 27 janvier 1969. Diplômé de Princeton University, il fut nommé par William Joseph Donovan, en 1942, responsable (sous le pseudonyme de Burns) de l’Office of Strategic Services (OSS) à Berne, capitale de la Confédération Helvétique. Après la fin de la seconde guerre mondiale, il participa à la création de la Central Intelligence Agency (CIA) et exerça la fonction de Director of Civil Intelligence (DCI) du 26 février 1953 au 21 novembre 1961. Après la disparition du Président Kennedy, il dirigea la « Commission Warren » chargée, par le Président des USA, Lyndon B. Johnson, de faire la lumière sur l’assassinat de son prédécesseur. Les conclusions de celle-ci affirmèrent qu’il n’y avait pas eu complot et que Lee Harvey Oswald, assassin présumé du Président, avait agi seul.

REX - MOULIN Jean (Pseudonymes utilisés pendant la Résistance : Rex, Max, Mercier, Romanin). Né le 20 juin 1899 à Béziers (Hérault) et décédé le 8 juillet 1943 des suites des tortures infligées par Klaus BARBIE et ses hommes, après son arrestation à Caluire. Ses restes présumés furent transférés au Panthéon, le 19 décembre 1964, en présence du Général de Gaulle, Président de la République, des Compagnons de la Libération, des membres du gouvernement, des autorités civiles, militaires et religieuses et de Laure Moulin, sa soeur. De très nombreux établissements scolaires, en France, portent le nom de Jean Moulin.

COUNCIL ON FOREIGN RELATIONS : le Council on Foreign Relations Fondé, à New York, le 19 juillet 1921, par Elihu Root, ancien Secrétaire d’Etat à la Guerre des Présidents américains William McKinley et Théodore Roosevelt. Il est le produit de la fusion entre les membres de The Inquiry, jeunes universitaires américains rassemblés pour définir les nouveaux contours du monde issu du premier conflit mondial et des hommes d’affaires importants, proches d’Elihu Root. En septembre 1922, fut lancée la revue Foreign Affairs qui deviendra une des meilleures et des plus influentes revues d’affaires internationales. Elle comporte à la fois des analyses et prescriptions sur l’ensemble des dossiers internationaux susceptibles d’intéresser la politique étrangère des USA. Ce "think tank" entend représenter la diversité de la pensée politique américaine en veillant à établir une parité réelle entre ses membres, personnalités démocrates et républicaines. Le CFR compta parmi ses participants des personnalités comme Walter Lippmann, John Foster Dulles et son frère Allen, Dean Rusk, Henry Kissinger, Gérald Ford, Madeleine Albright, George C. Bush, Colin Powell. Aujourd’hui, le CFR regroupe environ 5 000 personnes, de différentes nationalités, issues du monde universitaire, des affaires et de la politique.

DIDOT - HARDY René : né le 31 octobre 1911 et décédé le 12 avril 1987. Accusé de trahison, il fut arrêté le 12 décembre 1944. Traduit devant la justice, il fut acquitté par la Cour de Justice de la Seine, en 1947. Des faits nouveaux ayant été portés à la connaissance du Directeur de la DST, Roger Wybot, ancien responsable du contre-espionnage à Londres, au sein du BCRA, Hardy fut une nouvelle fois jugé par un Tribunal Militaire. Il fut acquitté une seconde fois, le 8 mai 1950, au bénéfice de la minorité de faveur.

DONOVAN William Joseph : né le 1er janvier 1883 et décédé le 8 février 1959. Diplômé de Columbia University, où il cotoya Franklin D. Roosevelt. Il fut nommé à la tête du « Coordination of Information » (COI), le 11 juillet 1941, afin de mettre en place un progamme de coordination de l’ensemble des services de renseignement. Au mois d’octobre de la même année, il désigna Allen W. Dulles pour diriger ce service. Il changea de nom et devient l’«Office of Strategic Services » (OSS). À la fin de la Seconde Guerre mondiale, l’OSS fut dissoute par le Président Harry S.Truman, le 20 septembre 1945. William J. Donovan participa à la création de la « Central Intelligence Agency » (CIA) instaurée par le National Security Act et signé par le Président Truman, le 26 juillet 1947.

DULLES John Foster (frère d’Allen Welsh) : né le 2 février 1888 et décédé le 24 mai 1959. Diplômé de Princeton University, il fut le 53ème Secrétaire d’Etat en charge de la politique étrangère du Président Dwight D. Eisenhower, du 21 janvier 1953 au 22 avril 1959.

DULLES Avery : fils de John Foster Dulles, né le 24 août 1918 et décédé le 12 décembre 2008. Diplômé de Harvard University. Après avoir servi dans les services de renseignement de l’US Navy, pendant la seconde guerre mondiale, il fut démobilisé. Converti au catholicisme, il entra alors au noviciat de la Compagnie de Jésus, le 14 août 1946. Après de solides études de théologie, il fut ordonné prêtre, le 16 juin 1956. A la suite de longues années d’enseignement, il fut créé Cardinal, à titre dérogatoire, par le Pape Jean Paul II, le 21 février 2001.

FRANCOIS, le petit marchand de Cognac - MITTERRAND François : né le 26 octobre 1916 à Jarnac (Charente) et décédé le 8 janvier 1996 à Paris. Ami de jeunesse d’André Bettencourt, François Dalle et Pierre Bénouville, jeunes hommes connus pour leur sympathie et leur engagement en faveur des idéaux de la droite nationale extrême. Après s’être évadé d’un stalag et avoir travaillé pour l’administration du gouvernement de Vichy, il rejoignit les forces résistantes proches du mouvement Combat et son fondateur Henri Frénay. Il effectua une brillante carrière ministérielle, sous la IVème République. Après son échec à l’élection présidentielle de 1965, face au Général de Gaulle, il s’engagea dans une démarche de refondation de la gauche non communiste, à la tête de la Convention des Institutions Républicaines. En 1971, lors du Congrés d’Epinay, il fut élu Premier secrétaire du Parti Socialiste. Le 19 mai 1974, candidat unique de la Gauche, il perdit l’élection présidentielle, face à Valéry Giscard d’Estaing. François Mitterrand fut élu Président de la République, le 21 mai 1981. Il fut réélu le 21 mai 1988.

KILIAN François Théodore Conrad : géologue né le 23 août 1898 à Desaignes (Ardèche) et décédé le 29 avril 1950, à Grenoble. A la suite de nombreuses explorations dans le sud saharien, Kilian - personnage atypique, romantique et désintéressé - rédigea de nombreuses notes de synthèse à destination des responsables scientifiques et des hommes politiques Français insistant sur la possibilité de trouver du pétrole au coeur du Sahara. Après la libération du territoire Libyen de Fezzan et Ghadamès, par le Général Leclerc de Hauteclocque, Kilian appela l‘attention du Général de Gaulle sur les ressources en huile du sous-sol Libyen. Celui-ci ne manqua pas de s’intéresser à ce dossier. Après la fin de la seconde guerre mondiale, Kilian échappa, à plusieurs reprises, à une série d’ « accidents ». Le Maréchal Philippe Marie de Hauteclocque dit Leclerc, qui n’avait jamais cessé de soutenir Kilian, disparut le 28 novembre 1947, dans un mystérieux accident d’avion sur le Djebel Aïssa, à proximité de Colomb-Béchar. Une proposition financière canadienne fut transmise au Ministre Français des Affaires Etrangères, M. Robert Schuman, le 31 janvier 1949. Par celle-ci, les autorités Canadiennes proposaient à la France la création d’une joint venture pour exploiter, en commun, le pétrole du Fezzan Libyen. Les conditions étaient particulièrement attractives : les Canadiens laissaient aux Français la majorité des actions (51%) et abandonnaient le recouvrement de la dette de guerre de la France, soit un montant de 43 milliards de francs ! De façon curieuse, M. Robert Schuman ne donna jamais suite à cette proposition. Conrad Kilian fut retrouvé pendu à l’espagnolette de la fenêtre de sa chambre d’hôtel (à 1, 20 m du sol…) à Grenoble, le 29 avril 1950. L’enquête judiciaire conclut à un suicide.

KLEBER : ROESCHLIN Yvonne veuve de KOMORNICKA née en 1898 et décédée en 1994. Fut la Responsable du ROP (Recrutement,Organisation, Propagande) en Vaucluse, dans la région R2. Elle fut arrêtée par la Gestapo, le 23 octobre 1943. Elle fut déportée, en qualité de NN (Nuit et Brouillard), dans le camp de concentration de Ravensbrück où elle côtoya Germaine Tillon, membre du « réseau du Musée de l’Homme ». Yvonne de Komornicka survécut et fut rapatriée en France où elle retrouva ses deux filles, Wanda et Christiane, le 14 juillet 1945, à l’Hôtel Lutétia. Elle était titulaire de nombreuses décorations.

LIGUE EUROPENNE DE COOPERATION ECONOMIQUE : Organisation non gouvernementale fondée par Paul Van Zeeland, ancien Premier Ministre de Belgique et ancien Vice-Gouverneur de la Banque Nationale Belge ; Joseph Retinger fondateur du « Mouvement Européen » et initiateur des conférences « Bilderberg » à partir de 1954 ; et Pieter Adriaan Kerstens, président du Comité Néerlandais pour l’Europe Unie. La Ligue comptera parmi ses membres des noms importants du milieu des affaires. Elle bénéficiera d’un statut d’instance consultative auprès du Conseil de l’Europe et de l’ONU.

LIPPMANN Walter : journaliste et essayiste né à New York le 23 septembre 1889 et décédé le 14 décembre 1974. Diplomé de Harvard University, il était très proche de la pensée socialiste non marxiste de la Fabian Society anglaise. En 1917, il fut nommé secrétaire général du groupe The Inquiry. Il fut le rédacteur de 8 points du Plan en 14 points du Président Woodrow Wilson. Opposé à la balkanisation de l’Europe et aux réparations de guerre infligées à l’Allemagne, il fit campagne, dans la presse, contre la ratification du Traité de Versailles, par les USA. Dans un de ses essais les plus brillants, il s’interrogea sur la manipulation de l’opinion publique et la « fabrication du consentement » dans nos démocraties (Public Opinion 1922). Libéral conséquent, membre influent du CFR, il est l’inventeur, en 1947, de l’expression « guerre froide ». Il s’opposera avec force à la guerre de Corée et au sénateur Joseph McCarthy.

McCLOY John : né le 31 mars 1895 à Philadelphie (Pennsylvanie) et décédé le 11 mars 1989 à Stamford (Connecticut). Ancien élève de Amherst College, il était diplômé de Harvard University. Il fut Président de la Banque Internationale pour la Reconstruction et le Développement (BIRD), de 1947 à 1949. Le 2 septembre 1949, il devint Haut Commissaire pour les USA de la High Commission for Occupied Germany, HICOG (Haute Commission de l’Allemagne Occupée : Commission tripartite formée par les USA, la Grande Bretagne et la France), fonction qu’il occupera jusqu’au 1er août 1952. C’est sous son mandat que furent jugés, à Nüremberg, Friedrich Flick, « acquéreur » d’actifs industriels juifs, et Alfried Krupp von Bohlen, pour avoir utilisé de la main d’oeuvre forcée détenue dans les camps de concentration. Le premier fut condamné à 7 ans de prison tandis que Krupp von Bohlen se vit infliger une peine de 12 ans de prison. Deux ans plus tard, Flick et Krupp furent libérés, à la demande de John McCloy et des autorités Américaines. De 1954 à 1970, John McCloy assuma la Présidence du Council on Foreign Relations. A la demande du Président Johnson et de son vieil ami Allen W. Dulles, il siègea au sein de la « Commission Warren » chargée d’enquêter sur la mort du Président Kennedy.

Mr MONNET of COGNAC - Jean Monnet, né le 9 novembre 1888 à Cognac (Charente) décédé le 16 mars 1979 à Bazoches sur Guyonne (Yvelines). Il est considéré comme un des « Pères Fondateurs de l’Europe ». Il épousa Silvia de BONDINI, à Moscou (URSS) le 9 novembre 1934. Ses cendres furent transférées au Panthéon, le 9 novembre 1988, en présence de M. François MITTERRAND, Président de la République. Il repose désormais au côté du Préfet Jean Moulin, héros de la Résistance.

PRIMA DONNA (surnom donné au Général de Gaulle par le Président des USA, Franklin D. Roosevelt) : né à Lille (Nord) le 22 novembre 1890 et décédé le 9 novembre 1970, à Colombey les Deux Eglises. Il fut le chef de la France Libre et l’unique Grand Maître de l’Ordre de la Libération. Il présida le Gouvernement Provisoire de la République Française. Il rétablit les libertés et les institutions républicaines. Il fut l’instigateur et fondateur de la Vème République. Il mit en oeuvre la politique d’autodétermination qui conduisit les pays africains vers l’indépendance. Il échappa, par trois fois, à des attentats fomentés par des éléments extrémistes, opposés à cette politique. Elu Président de la République le 21 décembre 1958, il fut réélu après avoir battu M. François Mitterrand, au second tour des élections présidentielles, le 19 décembre 1965. Un an plus tard, il décida que la France devait se retirer de l’OTAN à laquelle elle avait adhéré, en 1949. Après la crise de mai 1968 et l’échec du référendum sur la réforme du Sénat, le 27 avril 1969, le Général de Gaulle démissionna, dès le lendemain, de sa fonction de Président de la République.

104, RUE DE VAUGIRARD - Paris 6ème (ou le 104) : Foyer d’étudiants catholiques animé par la Congrégation des Pères et Frères Maristes (Société de Marie). André Bettencourt, François Dalle, Pierre Bénouville et François Mitterrand - hébergés là - y tressèrent de profonds liens de solidarité et d’amitié.

PERES FONDATEURS DE L’EUROPE : Il s’agit de l’allemand Konrad Adenauer, du néerlandais Johan Willem Beyen, du Belge Paul-Henri Spaak, du Luxembourgeois Joseph Bech, de l’italien Alcide de Gaspéri, des français Jean Monnet et Robert Schuman.

Johan Willem Beyen, (2 mai 1897 à Utrecht- 29 avril 1976 à LaHaye) fut le Président de la Banque des Règlements Internationaux, de 1937 à 1940. Il décida alors – en accord avec le Gouverneur de la Banque d’Angleterre, Montagu Norman – la livraison des réserves d’or des Etats autrichien et tchèque au Führer Adolf Hitler.

SCHUMAN Robert ( 29 juin 1886 à Clausen – 4 septembre 1963 à Scy Chazelles) Il est l’homme de la déclaration du 9 mai 1950 : « Le gouvernement français propose de placer l'ensemble de la production Franco-Allemande de charbon et d'acier sous une Haute Autorité commune (CECA), dans une organisation ouverte à la participation des autres pays d'Europe, première étape de la Fédération Européenne. ».

Son procès en Béatification est instruit, depuis de nombreuses années, par les instances responsables du Vatican en vue de sa désignation prochaine comme Bienheureux.

RETINGER Jozef Hieronim : né le 17 avril 1888 à Cracovie (Pologne) et décédé le 12 juin 1960. A l'âge de dix huit ans, il quitta la Pologne et rejoint la France. Esprit cultivé et brillant, Retinger obtint le grade de Docteur ès lettres de l'Université de la Sorbonne, à l'âge de 20 ans ! Il fréquenta les salons littéraires et les artistes français . Plus tard, installé à Londres, il sera le secrétaire de son compatriote l'écrivain exilé : Joseph Conrad. La pensée politique de Retinger sera influencée par l’auteur Britannique Arthur Capelle qui promeut l’idée d’un fédéralisme mondial placé sous l’autorité conjointe d’une alliance Franco-Britannique. Dans les années 20, il séjourna longuement au Mexique où son ami, Plutarco Elias Calles, devint Président de la République. Il nomma Retinger Conseiller. Celui-ci deviendra la cheville ouvrière de la dénonciation du Traité de Bucareli qui aboutira, en janvier 1927, à l'annulation des permis d'exploitation accordés aux plus importantes sociétés pétrolières Américaines et Européennes. Pendant la seconde guerre mondiale, Josph Retinger se rapprocha du général Wladislaw Eugeniusz Sikorski, Chef du Gouvernement Polonais en exil, à Londres, et devient son conseiller politique. Un projet de fédération Polono-Tchèque, noyau d’une fédération plus large de pays d’Europe centrale qui regrouperait la Roumanie, la Hongrie et la Lituanie fut défini par le Général Sikorski, sous l'influence de Retinger. Ce projet ne vit pas le jour à la suite de la disparition du Général qui périt, avec sa famille, dans un « accident » d’avion, au dessus de Gibraltar, le 4 juillet 1943. Après la fin du conflit mondial Retinger oeuvra pour la mise en oeuvre d’un projet d’union des pays Européens. Il est à l’origine de l’organisation du Congrès de la Haye, en mai 1948, considéré comme la première manifestation d’une volonté de construction Européenne. Joseph Retinger devint, en 1947, le secrétaire général du Mouvement Européen dont il fut un des co-fondateurs, puis, à partir de 1954, le secrétaire du Bilderberg Group. Des documents déclassifiés - au début des années 2000 - des services de renseignement américains, révèlent que des personnalités européennes de premier plan comme Paul-Henri Spaak, Robert Schuman, Joseph Retinger furent « appointées », dans les années 50, par les services placés sous la direction d’Allen W. Dulles.

MONT PELERIN SOCIETY (SOCIETE DU MONT PELERIN) : fondée, en Suisse, le 10 avril 1947 par Friedrich August von Hayek, professeur d’économie à la London School of Economics. Trente six économistes venus du monde entier participèrent à cette conférence fondatrice. Ils entendaient promouvoir l’économie de marché et une conception « ouverte » des sociétés et de leurs échanges à l’échelle mondiale, comme l’avaient fait, neuf ans plus tôt, Walter Lippmann et ses amis, lors de la conférence organisée à Paris. Cette promotion des idées libérales s’inscrit dans le cadre d’une critique vigoureuse des théories d’intervention étatique défendues et mises en oeuvre par John Maynard Keynes, qualifiées de « collectivistes » par Friedrich Hayek. On retrouve parmi la liste des participants à la fondation de la Société du Mont Pélerin de nombreux noms de personnalités libérales proches de Walter Lippman : Maurice Allais, Bertrand de Jouvenel, Ludwig von Mises, Michael Polanyi, Karl Popper, Wilhelm Röpke, Salvador de Madariaga, Milton Friedman.

Le Mont Pélerin est situé sur la commune de Chardonne, dans le canton de Vaud, en Suisse. Il fait face à Vevey etdomine le lac Léman.